vendredi 8 novembre 2013

Jour 8 : Samedi 02 Novembre 2013

Ce matin les Dieux ont été plus cléments avec nous, après l’échec de la veille, nous avons enfin pu accéder au temple de Dionysos.  C’est le dieu de la vigne, du vin et de ses excès ainsi que du théâtre et de la tragédie. Il est le fils de Zeus et de la mortelle Sémélé. La gardienne du temple nous a gentiment ouvert les portes du petit musée.
temple de Dionysos, Dieu grec des géologues
 Puis nous avons été voir le contact de la granodiorite avec les marbres dans l’espoir de découvrir de la scheelite (oxyde de tungstène et de calcium). Ne sachant pas à quoi s’attendre notre recherche est restée infructueuse. Par contre nous ne sommes pas passés à côté du contact qui semble anormal car la monté de la granodiorite apporte de la chaleur dans le système qui semble faire fondre les marbres.
Contact entre la granodiorite (en bas) et les marbres (en haut)
 Dans ce même affleurement nous avons pu admirer du boudinage du à de l’étirement dans un filon de pegmatite.
boudinage dans un filon de pegmatite
 Nos ventres criant famine, nous nous sommes arrêtés pour manger au bord de la mer et pour les plus courageux se baigner.
 
Pause sur la plage
 Après avoir bien mangé, nous avons repris les géovoitures pour continuer nos investigations géologiques dans le Nord  de l’île.
 
Cortège de géovoitures
 Des dykes (filons verticaux) d’aplite tardif riche en tourmaline, issus des migmatites s’injectant dans les marbres, sont visibles au nord ouest de Naxos. Ces sont des jus tardifs riches en éléments incompatibles.
 
filons d'aplite riches en tourmaline
 Pour finir la journée, nous avons poussé la route côtière jusqu’à Apollon pour aller à la rencontre du Grand Dionysos statufié et profiter de notre dernier couché de soleil Naxosien.
 
tous les géocopains sur Dionysos


mercredi 6 novembre 2013

Jour 7 : Vendredi 1 novembre 2013

Aujourd’hui faux départ, notre géovoiture conduit par papa Sylvain a décidé de faire la grâce matinée … Ou alors c’est le pilote plutôt ! Leçon du jour ne pas oublier de mettre le point mort avant de démarrer. 
fausse panne !
 Le problème derrière nous, nous pouvons partir à l’assaut des sommets Naxosien. Avec un point de vue magnifique sur le remplissage sédimentaire tertiaire sur les unités ophiolitiques (ancien plancher océanique). Le sommet quant à lui est constitué d’un bloc effondré dans le bassin (pour les puristes un olithostrome).
Panorama sur le remplissage sédimentaire (en jaune) et sur l’olithostrome. 
 Changement de casque, on échange les marteaux contre des pinceaux, petit arrêt archéologique sur le temple de Déméter, sœur de Zeus déesse de la terre, des moissons et du Mariage.
Temple de Déméter
 Puis panorama sur le dôme Sud migmatitique : le cœur battant géologique de l’île.
Dôme Sud migmatitique
 Au dessus de ce dôme apparait l’unité schistes et marbres métamorphisés qui après une terrible ascension vers la surface ont été en partie dissous par les eaux acides météoriques (karstification et remplissage latéritique)
remplissage latéritique (roche marron)
 Après avoir traversé entièrement l’île d’Ouest en Est, nous sommes arrivés sur le port fantôme de Moutsouna ancien port minier de l’émeri (servant à la fabrication du papier de verre).
port de Moutsouna
 Au Nord du port, la péninsule nous offre de magnifiques affleurements de la limite tectonique du bassin tertiaire lié à l’ouverture de la mer Egée.
panorama de la péninsule
photo de groupe sur le plan de détachement
Nous voici sur le plan du détachement à l’origine du bassin. 

jeudi 31 octobre 2013

6 ème jour : jeudi 31 octobre 2013

Nouveauté du jour, les géocopains ont loué de superbes voitures de courses! A nous les routes de montagne au mode de conduite Grec … Très vite ils s’habituent à la « grec attitude » au volant donc attention les oreilles, ça klaxonne dur !

Nos géovoitures
Ce matin nous avons pu observer une curiosité géologique : de la pseudotachylites au niveau du contact sédiments/granodiorite dans la région de Stelina. Ce sont des veines ou lamines sombres composées de verre. Elles sont  formées dans les zones de cisaillement par les frottements qui font fondre une partie de la roche (essayez de frotter vos mains très vite vous verrez ça chauffe :D) ce qui implique un contact par faille entre les sédiments et la granodiorite. Des évidences (calcédoine/jasp) de flux hydrothermaux ont aussi été observées dans la région.
 
pseudotachylite
Mais l’heure tourne et très vite il faut se diriger vers le port car vers 13h le ferry nous livre enfin notre colis après 6 jours de retard. Christine Autheymayou, maître de conférence, nous a rejoins sur Naxos pour gonfler les effectifs des guerriers spartiates français.
Petite fiesta pour l’arrivée de Christine (au centre de l’image)
Après le repas nous avons pu tester nos nouvelles bêtes de courses grecques pour aller voir les dômes migmatitiques constituant le centre du « metamorphic core complex » de Naxos. Entre ces dômes il y a les schistes de Naxos mais surtout les fameux marbres d’un blanc immaculé qui ont de quoi réveiller les pulsions martellifères de vos amis. Ces méta-sédiments se retrouvent sur les sommets à la faveur de la remonté du dôme.
 
Vue sur une partie du  dôme de migmatite, vous pouvez, sur les sommets des reliefs, apercevoir des niveaux blancs de marbre (bon d’accord ce n’est pas net mais faut nous croire sur parole on les a vu de nos propres yeux pour vous !!) 
La migmatite est injectée par endroit de pegmatite et de restite. La pegmatite est une injection de liquide résiduel et la restite correspond aux derniers résidus non fondus.
veine de pegmatite et intrusion de restite dans de la migmatite
La remonté des différents dômes entraîne une très forte déformation dans les formations sédimentaires qui se retrouvent pincées entre eux. Les sédiments se retrouvent dans un état de constriction provoquant une extension verticale importante (présence de plis en fourreaux) et un cisaillement  important. Sur le  terrain les sédiments montrent une verticalisation de leurs structures et des nombreux plis très spectaculaires.
 
plies dans les schistes
Le paysage de l’île est truffé de grandes carrières de marbres blancs qui sont visibles de loin dans le paysage. Carrière de marbres connus pour être les plus anciennes des îles grecques. Ces marbres se retrouvent partout sur l’île : des trottoirs en passant par les salles de bain aux remblais sur les bords de plage (quel gâchis !)
 
 L’une des très nombreuses carrières de marbre
Les géocopains évoluent dans une contrée inhospitalière peuplée de barbares sanguinaires armés de chevrotines qui s’entrainent sur les panneaux de signalisation ! Leçon du jour  toujours se méfier des barbus !
Lieu du crime !


mercredi 30 octobre 2013

5ème jour : mercredi 30 octobre 2013

Suite à un malheureux malentendu malencontreux malvenu, nos pauvres géocopains ont dû se lancer dans une laborieuse migration vers un gîte plus hospitalier. L’équipe y gagne un gîte grand luxe avec piscine pour un tarif plus abordable. 
hôtel Soula

hôtel Irene II
Après ce léger problème logistique, nous nous élançons à la conquête des vastes espaces cycladiques. Nous nous recueillons au pied de l’autel d’Apollon  où il ne reste plus grand-chose à voir à  part les blocs de marbre provenant de la région.
temple d'Apollon
 Le premier affleurement que l’on voit présente des alternances de niveaux fins argileux et de niveaux plus grossiers, indiquant le passage d’un environnement de type vasière fermé à un environnement marin ouvert de type littoral. Une brèche sédimentaire fluviatile se met en place par la suite. Ces sédiments sont considérés dans la littérature comme partie de la « upper unit », unité qui constitue le hanging wall du core complex.
alternance de niveaux fins argileux et de niveaux grossiers

sédiments silicifiés
 Plus loin, nous observons des sédiments silicifiés appartenant à la même unité,  dans lesquels des circulations de fluides ont fait précipiter des minéraux de calcite sous forme de rose des sables. 
Calcite en forme de rose des sables
Ces sédiments sont en contact avec de la granodiorite qui présente de la chlorite, ce qui donne à la roche une couleur verte.
Le troisième affleurement nous permet d’observer, dans de la granodiorite, des cristaux de barytine (sulfate de baryum) et de goethite (oxyde de fer). Ces minéraux proviennent de fluides hydrothermaux.

cristaux blancs : barytine, et minéraux rouges : goethite
 Un repos bien mérité, les pieds dans la piscine nous attend après cette journée.
 
bain de pieds dans la piscine de l'hôtel Irene II


4ème jour : mardi 29 octobre 2013

Et voilà tout a une fin, Adio Santorini, Kalispera Naxos ! Certains profitent de ces deux heures de navigation pour réviser la géologie de notre prochaine destination, d’autres jouent au tarot tandis que certains reprennent des forces. Quant à nos deux musiciens en herbe, ils sortent leur instrument et improvisent un morceau. 
les géocopains sur le bateau

Petit jam on the ferry !
Arrivée dans la nuit à Naxos, direction l’hôtel Soula, sous le poids des bagages, hôtel qui va nous réserver des surprises !


Localisation des affleurements à Santorin

Petit résumé géoréférencée de nos aventures à Santorin :

Carte de Santorin montrant nos itinéraires 

1 : 1er jour à observation du socle, « la paléo-île »
2 : 1er jour à volcano-sédimentaire
: 2 ème jour à ilots volcaniques
4 : 3 ème jour à sentier côtier pour observer les différents cycles volcaniques

Nous logions à Perissa (Sud-Est de l’île)

Notre hôtel à Perissa

3ème jour : lundi 28 octobre 2013

La journée a commencé par une grasse-mâtinée pour tous les géocopains : départ prévu à 10h30. Direction la ville blanche Fira pour assister au défilé de la fête nationale grecque. Tous les grecs étaient en tenue du dimanche et nous … en tenue de terrain ! Après une heure d’attente en plein soleil il était grand temps d’aller sur le terrain quand la parade commença enfin ! Un cortège d’élèves défila avec différents drapeaux au son d’un haut-parleur qui commençait sérieusement à rendre l’âme. Après 20-30 minutes de parade, nous voilà enfin en route vers le sentier côtier, allant de Fira à Oia, pour aller voir les dépôts des différents cycles d’éruptions.
Défilé de la fête nationale à Fira (Santorin)
L’alternance des couches montrent les différentes phases volcaniques. Il existe deux grands cycles volcaniques composés de plusieurs phases. Différentes roches se déposent en fonction de la nature du magma (% de silice) et du type de volcanisme (% de gaz). On retrouve des tuffs, de l’andésite, de la dacite et du basalte.

Panorama montrant les différents dépôts volcaniques
Tuffs du dernier cycle magmatique (ignimbrites)

Dépôts de cendres volcaniques andésitiques