jeudi 31 octobre 2013

6 ème jour : jeudi 31 octobre 2013

Nouveauté du jour, les géocopains ont loué de superbes voitures de courses! A nous les routes de montagne au mode de conduite Grec … Très vite ils s’habituent à la « grec attitude » au volant donc attention les oreilles, ça klaxonne dur !

Nos géovoitures
Ce matin nous avons pu observer une curiosité géologique : de la pseudotachylites au niveau du contact sédiments/granodiorite dans la région de Stelina. Ce sont des veines ou lamines sombres composées de verre. Elles sont  formées dans les zones de cisaillement par les frottements qui font fondre une partie de la roche (essayez de frotter vos mains très vite vous verrez ça chauffe :D) ce qui implique un contact par faille entre les sédiments et la granodiorite. Des évidences (calcédoine/jasp) de flux hydrothermaux ont aussi été observées dans la région.
 
pseudotachylite
Mais l’heure tourne et très vite il faut se diriger vers le port car vers 13h le ferry nous livre enfin notre colis après 6 jours de retard. Christine Autheymayou, maître de conférence, nous a rejoins sur Naxos pour gonfler les effectifs des guerriers spartiates français.
Petite fiesta pour l’arrivée de Christine (au centre de l’image)
Après le repas nous avons pu tester nos nouvelles bêtes de courses grecques pour aller voir les dômes migmatitiques constituant le centre du « metamorphic core complex » de Naxos. Entre ces dômes il y a les schistes de Naxos mais surtout les fameux marbres d’un blanc immaculé qui ont de quoi réveiller les pulsions martellifères de vos amis. Ces méta-sédiments se retrouvent sur les sommets à la faveur de la remonté du dôme.
 
Vue sur une partie du  dôme de migmatite, vous pouvez, sur les sommets des reliefs, apercevoir des niveaux blancs de marbre (bon d’accord ce n’est pas net mais faut nous croire sur parole on les a vu de nos propres yeux pour vous !!) 
La migmatite est injectée par endroit de pegmatite et de restite. La pegmatite est une injection de liquide résiduel et la restite correspond aux derniers résidus non fondus.
veine de pegmatite et intrusion de restite dans de la migmatite
La remonté des différents dômes entraîne une très forte déformation dans les formations sédimentaires qui se retrouvent pincées entre eux. Les sédiments se retrouvent dans un état de constriction provoquant une extension verticale importante (présence de plis en fourreaux) et un cisaillement  important. Sur le  terrain les sédiments montrent une verticalisation de leurs structures et des nombreux plis très spectaculaires.
 
plies dans les schistes
Le paysage de l’île est truffé de grandes carrières de marbres blancs qui sont visibles de loin dans le paysage. Carrière de marbres connus pour être les plus anciennes des îles grecques. Ces marbres se retrouvent partout sur l’île : des trottoirs en passant par les salles de bain aux remblais sur les bords de plage (quel gâchis !)
 
 L’une des très nombreuses carrières de marbre
Les géocopains évoluent dans une contrée inhospitalière peuplée de barbares sanguinaires armés de chevrotines qui s’entrainent sur les panneaux de signalisation ! Leçon du jour  toujours se méfier des barbus !
Lieu du crime !


mercredi 30 octobre 2013

5ème jour : mercredi 30 octobre 2013

Suite à un malheureux malentendu malencontreux malvenu, nos pauvres géocopains ont dû se lancer dans une laborieuse migration vers un gîte plus hospitalier. L’équipe y gagne un gîte grand luxe avec piscine pour un tarif plus abordable. 
hôtel Soula

hôtel Irene II
Après ce léger problème logistique, nous nous élançons à la conquête des vastes espaces cycladiques. Nous nous recueillons au pied de l’autel d’Apollon  où il ne reste plus grand-chose à voir à  part les blocs de marbre provenant de la région.
temple d'Apollon
 Le premier affleurement que l’on voit présente des alternances de niveaux fins argileux et de niveaux plus grossiers, indiquant le passage d’un environnement de type vasière fermé à un environnement marin ouvert de type littoral. Une brèche sédimentaire fluviatile se met en place par la suite. Ces sédiments sont considérés dans la littérature comme partie de la « upper unit », unité qui constitue le hanging wall du core complex.
alternance de niveaux fins argileux et de niveaux grossiers

sédiments silicifiés
 Plus loin, nous observons des sédiments silicifiés appartenant à la même unité,  dans lesquels des circulations de fluides ont fait précipiter des minéraux de calcite sous forme de rose des sables. 
Calcite en forme de rose des sables
Ces sédiments sont en contact avec de la granodiorite qui présente de la chlorite, ce qui donne à la roche une couleur verte.
Le troisième affleurement nous permet d’observer, dans de la granodiorite, des cristaux de barytine (sulfate de baryum) et de goethite (oxyde de fer). Ces minéraux proviennent de fluides hydrothermaux.

cristaux blancs : barytine, et minéraux rouges : goethite
 Un repos bien mérité, les pieds dans la piscine nous attend après cette journée.
 
bain de pieds dans la piscine de l'hôtel Irene II


4ème jour : mardi 29 octobre 2013

Et voilà tout a une fin, Adio Santorini, Kalispera Naxos ! Certains profitent de ces deux heures de navigation pour réviser la géologie de notre prochaine destination, d’autres jouent au tarot tandis que certains reprennent des forces. Quant à nos deux musiciens en herbe, ils sortent leur instrument et improvisent un morceau. 
les géocopains sur le bateau

Petit jam on the ferry !
Arrivée dans la nuit à Naxos, direction l’hôtel Soula, sous le poids des bagages, hôtel qui va nous réserver des surprises !


Localisation des affleurements à Santorin

Petit résumé géoréférencée de nos aventures à Santorin :

Carte de Santorin montrant nos itinéraires 

1 : 1er jour à observation du socle, « la paléo-île »
2 : 1er jour à volcano-sédimentaire
: 2 ème jour à ilots volcaniques
4 : 3 ème jour à sentier côtier pour observer les différents cycles volcaniques

Nous logions à Perissa (Sud-Est de l’île)

Notre hôtel à Perissa

3ème jour : lundi 28 octobre 2013

La journée a commencé par une grasse-mâtinée pour tous les géocopains : départ prévu à 10h30. Direction la ville blanche Fira pour assister au défilé de la fête nationale grecque. Tous les grecs étaient en tenue du dimanche et nous … en tenue de terrain ! Après une heure d’attente en plein soleil il était grand temps d’aller sur le terrain quand la parade commença enfin ! Un cortège d’élèves défila avec différents drapeaux au son d’un haut-parleur qui commençait sérieusement à rendre l’âme. Après 20-30 minutes de parade, nous voilà enfin en route vers le sentier côtier, allant de Fira à Oia, pour aller voir les dépôts des différents cycles d’éruptions.
Défilé de la fête nationale à Fira (Santorin)
L’alternance des couches montrent les différentes phases volcaniques. Il existe deux grands cycles volcaniques composés de plusieurs phases. Différentes roches se déposent en fonction de la nature du magma (% de silice) et du type de volcanisme (% de gaz). On retrouve des tuffs, de l’andésite, de la dacite et du basalte.

Panorama montrant les différents dépôts volcaniques
Tuffs du dernier cycle magmatique (ignimbrites)

Dépôts de cendres volcaniques andésitiques

lundi 28 octobre 2013

2ème jour de terrain : Dimanche 27 octobre 2013

Ilot de Néa Kaméni

Au programme : visite de l’îlot volcanique Néa Kaméni et de sa vieille sœur toute la journée. Néa Kaméni est l’une des îles volcaniques les plus récentes jamais formées sur notre planète avec émission de lave commençant il y 3600 ans jusqu’à la plus récente il y 50 ans. Après un voyage en vieux bus merco conduit par notre fidèle Dimitri nous sommes arrivés dans la plus importante ville de Santorin, la belle Fira. Descente de l’escalier interminable menant en contre bas sur le port touristique de Fira. Pour le petit-déjeuner plus de 500 marches truffées de crottes des donkey locaux nous attende histoire de chauffer les mollets. Le bateau qui va nous emmener sur l’îlot central de Santorin nous attendait bien en bas. 


Escalier menant au port de Fira

Le bateau


Arrivée sur l’île après une balade nautique de 20 minutes une surprise nous attend, l’entré est gardée par des colosses grecques exigeant des personnes, arrivant sur l’île, une contribution monétaire. De très sévère règles gouvernent sur ce petit îlot volcanique notamment l’interdiction de « déplacer,  casser ou de prendre des roches », et de sortir «des chemins tracés » ! Le comble pour un géologue mais évidemment pas de quoi décourager vos héros préférés qui ont fait fit des interdictions.
 
Cratère le plus ancien (cratère de Mikri Kaméni)


On commence la découverte de l’île par le plus ancien cratère qui s’est formé entre 1630 av. J.-C. et 197 av. J.-C . Il est formé de roches  volcaniques riches en olivines et feldspaths.


Constituant le cratère : minéraux verts: olivine, minéraux blancs : feldspath


La visite se poursuit en parcourant les différents  dômes et coulées volcaniques à l’origine de l’édification de l’île. La composition des roches changent avec leur âge. Plus la roche est récente et plus elle a une composition dacitique (devient riche en quartz et en feldspaths).
 

Le midi, petite pause au fond d’un cratère pour se remplir l’estomac et reprendre des forces.

Pique-nique le midi au fond d'un cratère pour se protéger du vent.


Puis on s’est rendu sur le plus récent cratère datant de la dernière éruption volcanique de 1950. Si depuis cette date aucune émission de lave a été constatée, le volcan ne dort pas pour autant puisque dans le cratère centrale l’activité est marquée par des fumerolles qui dégagent des émissions de gaz chauds (vapeurs, dioxyde de carbone, sulfure  et méthane). Au bord des orifices des fumerolles se déposent des cristaux de soufres et de gypses.
 

Cristaux de soufres


Pour finir la journée, le bateau s’est dirigé vers l’île de Palaia Kamini, malheureusement pour les géocopains pas de débarquement de prévue par le commandant de bord. L’annonce au micro invite tout le monde à se baigner dans les sources chaudes de l’îlot de Palaia Kaméni après un petit plongeon depuis le pont. L’eau est annoncée à 28°C, info ou intox ? Plutôt intox .... Loin du cliché paradisiaque des sources chaudes puisque une eau trouble au couleur rouille nous attend.
 

Retour au bateau après la baignade dans les sources chaudes de Palaia Kaméni.


De retour au port, il a bien fallu remonter l’interminable escalier du matin. Afin de participer au folklore local certain ont opté pour une remonté à dos de bourricot, la preuve en image !
 

Donkey Donkey !!!